J’ai rangé la lettre dans mon tiroir, sous mes rouges à lèvres. Les jours difficiles, elle me rappelle l’importance de ce travail.
Puis, un événement inattendu s’est produit. Les clients payants ont commencé à donner des pourboires supplémentaires.
« Pour quelqu’un qui a besoin d’un sourire », écrivaient-ils.
Une avocate venue chercher des gels m’a dit : « Il faut un fonds. Les gens veulent aider. »
Elle a préparé les démarches administratives, et le Projet Miroir est né – notre petite façon de redonner aux gens leur identité avec bienveillance.
Les dons ont afflué. Des stylistes se sont portés volontaires pendant leurs jours de congé. Nous avons ajouté des écharpes chaudes en hiver et des coupes gratuites pour tous ceux qui se rendaient à un entretien d’embauche.
Mirela passait parfois, jamais pour prendre, seulement pour donner.
Une fois avec des boîtes de biscuits. Une autre fois avec des écharpes au crochet pour notre promenade hivernale.
Elle s’asseyait dans mon fauteuil et me parlait du nouvel appartement de son fils, du jardin de sa belle-fille, de la repousse de ses cheveux en ondulations douces.
Sa lumière était revenue, et elle la diffusait volontairement.
Avant, je croyais qu’un salon était une question de vanité : vernis, peinture, un coup de gloss rapide avant la prochaine cliente.
Maintenant, je sais que c’est une question de dignité.
C’est le salut discret d’un coup de peigne, la douceur d’une main ferme, la façon dont un inconnu peut dire, sans un mot : « Tu comptes pour moi. »
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