Je restai silencieuse, déchirée entre la douleur et le doute.
Le soir, de retour chez nous, Adrien me supplia de le croire. Il m’expliqua qu’il avait renoué avec sa fille quelques mois plus tôt et qu’il n’avait pas trouvé la force de m’en parler, de peur que je pense qu’il m’avait menti sur son passé.
— « Je ne voulais pas te blesser, dit-il. Mais tu es ma femme, la mère de mon enfant à venir. Je t’aime, et je veux que tu fasses partie de cette nouvelle histoire. »
Ses mots touchaient mon cœur, mais la blessure restait profonde. Comment pouvais-je lui refaire confiance après un tel choc ?
Les semaines suivantes furent lourdes. Je continuais ma grossesse, mais chaque fois que je voyais Adrien parler avec Camille, un doute me rongeait. Était-ce vraiment une relation purement familiale ? Ou y avait-il autre chose ?
Un soir, j’ai décidé d’affronter mes peurs. J’ai demandé à Camille de venir chez moi.
Nous avons parlé pendant des heures. Elle m’a raconté son enfance sans père, ses blessures, et combien Adrien avait été son seul soutien depuis sa rupture. Elle avait trouvé en lui la figure paternelle qu’elle n’avait jamais eue. Ses larmes étaient sincères, et je compris enfin que je m’étais trompée.
Ce jour-là, une partie de mon cœur s’est apaisée.
Aujourd’hui, je suis à six mois de grossesse. Mon mari est plus présent que jamais. Camille, de son côté, est devenue presque une petite sœur pour moi. Nos grossesses avancent ensemble, et paradoxalement, cette histoire douloureuse nous a rapprochées.
J’ai compris une leçon essentielle : parfois, les apparences brisent des vies, mais la vérité peut les reconstruire.
Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais je choisis de croire en cette nouvelle famille, recomposée et imparfaite, mais unie par un même espoir : celui de donner naissance à deux enfants qui grandiront, côte à côte, dans l’amour et non dans le mensonge.
