Les coups frappés à ma porte d’entrée ont perturbé mon sommeil comme un train de marchandises. Je me suis redressé, désorienté. Les chiffres rouges de mon réveil affichaient 3 h 15. Une nouvelle salve de coups de poing s’abattit sur le bois en bas. Pas la sonnette. Quelqu’un frappait à la porte d’entrée à mains nues.
Ma poitrine se serra. Trente-cinq ans comme détective à Chicago m’avaient appris que rien de bon n’arrive jamais à 3 heures du matin.
J’attrapai ma robe et me dirigeai vers l’escalier, chaque marche craquant sous mon poids. Ma main trouva la rampe tandis que je descendais dans l’obscurité. En bas, j’appuyai sur l’interrupteur du hall d’entrée. Une lumière crue inonda l’entrée. Mes doigts, maladroits à cause du sommeil et de l’âge, manipulèrent maladroitement le pêne dormant, puis la chaîne de verrouillage. Dès que je touchai la poignée, le martèlement cessa.
J’ai ouvert la porte. Ma fille, Christine, se tenait sur le porche, éclairée par l’unique lampadaire. L’espace d’une fraction de seconde, elle n’était plus qu’une silhouette. Puis elle a trébuché dans la lumière, et mon monde s’est arrêté.